Déchets nucléaires : la face cachée de notre énergie - Osons Comprendre

Déchets nucléaires : la face cachée de notre énergie

[ Vidéo bonus ] Les piscines nucléaires de la Hague risquent-elles de déborder ? Peut-on réutiliser tout le combustible nucléaire usagé ? Peut-on recycler une partie de nos déchets nucléaires ? Ces enjeux sont importants, mais souvent éclipsés par le projet Cigéo à Bure. Cette vidéo a été faite avec la Commission Nationale du Débat Public.

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Points clés

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Introduction :

 

Je parie que vous ignorez complètement ces 3 faits sur les déchets nucléaires.

 

  • Vous saviez que, si on arrête le nucléaire demain, on pourrait avoir PLUS de déchets ultra radioactifs à gérer que si on construit de nouveaux EPR ?  Oui, ça paraît totalement illogique, mais vous avez bien entendu.
  • Deuxième info étonnante : quand on pense “déchets nucléaires”, on imagine que le déchet nucléaire par excellence c’est le combustible super radioactif qui sort d’une centrale – la barre toute verte qu’Homer se coince dans le dos.
    Pourtant, quand une barre de combustible sort d’un réacteur, seulement 4 % est considéré comme un “déchet nucléaire”. Pourquoi ?
  • Encore plus bizarre, si vous prenez le total de tous les déchets radioactifs du pays, y’en a au moins 10 % [35,9*0,27=9,69%] qui sont moins radioactifs que de la terre de jardin !

 

Bref, autant c’est certain qu’aujourd’hui, les déchets de nos centrales nucléaires suscitent de l’inquiétude, autant ce sujet, il faut admettre qu’il est souvent peu connu.

Dans cette vidéo, on a parlé du sujet qui attire le plus l’attention : le projet Cigéo d’enfouissement des déchets les plus radioactifs à Bure dans la Meuse.

Aujourd’hui, on va aborder d’autres questions hyper importantes, qui restent trop souvent dans l’ombre.

On va parler du recyclage des déchets – qu’ils soient très radioactifs ou quasiment pas – on va voir qui paye la gestion de ces déchets, on va aussi parler de la saturation des piscines de La Hague.

Ces questions sont importantes en soi, mais elles le sont aussi parce qu’en ce moment a lieu un débat public qui, justement, cherche à informer et à recueillir les avis, les questions, les doutes et les suggestions des citoyens et citoyennes sur la politique de gestion des déchets radioactifs.

 

Quand la Commission nationale du débat public nous a contactés pour réaliser cette vidéo, on a sauté sur l’occasion parce qu’un choix de politique aussi important que le nucléaire – important tant dans ses coûts que dans les questions de sûreté qu’il pose – doit absolument être approprié, travaillé et interrogé par la population.

C’est évident mais il vaut toujours mieux le préciser, la vidéo que vous vous apprêtez à voir n’est pas une vidéo pour ou contre le nucléaire. Que l’on soit pour ou contre le nucléaire, on doit s’assurer de gérer au mieux les déchets qu’on a déjà produits et ça ne pourra se faire qu’avec des citoyens informés.

C’est pour ça qu’on a accepté ce partenariat avec la commission nationale du débat public.

 

La CNDP, c’est une autorité indépendante dont le rôle est d’assurer l’information et la participation impartiale des citoyens aux projets et choix politiques qui ont un impact sur l’environnement.

Et en ce moment, y a justement un débat public sur la gestion des matières et déchets radioactifs . Cette vidéo est construite pour que vous puissiez vous faire votre avis, et pourquoi pas participer, parce que c’est important que les grands choix dont on va parler ne se fassent pas sans nous.

 

Déchets radioactifs : rappel des bases

 

Commençons par les bases. D’où viennent les déchets radioactifs ?

Majoritairement de l’industrie électronucléaire bien sûr, mais aussi de la recherche, de la défense ou du médical.

[ SOURCE : ANDRA, Inventaire national des matières et déchets radioactifs – Les Essentiels, 2025, p.18 ]

Ce qu’il faut savoir, c’est que tous les déchets radioactifs ne se valent pas.

[ SOURCE : ANDRA, Inventaire National des matières et des déchets radioactifs, Les Essentiels 2025, p.7 ]

A un extrême, les déchets de “haute activité” sont extrêmement radioactifs, et extrêmement dangereux.  Il suffit de rester 3-4 minutes sans protection à 1 mètre d’un colis de déchets HA pour avoir 1 chance sur 2 de mourir.

[ SOURCES : IRSN, “Méthodologie et critères envisageables pour apprécier la nocivité des matières et déchets radioactifs – Rapport n° PSE-ENV/2018-00048”, 2018 pp.20 et 49 & US Department of Energy – Office of Science, “Ionizing Radiation Dose Range (Sievert), 2010  ]

Bien sûr, cette situation ne se produit jamais. Ces déchets sont conservés à distance du public comme des travailleurs du nucléaire, avec d’immenses mesures de sécurité.

 

A l’autre extrême, vous avez les déchets de “très faible activité”. Eux, ils sont très peu radioactifs. Une partie de ces déchets a le même niveau de radioactivité que de la terre de jardin, c’est-à-dire quasiment rien.

[ SOURCE : IRSN, “Déchets radioactifs de très faible activité : La doctrine doit-elle évoluer?”, 2016,  pp. 5 et 15 ]

Vous êtes peut-être étonnés d’entendre parler de terre de jardin radioactive, mais oui, dans la nature, tout est très très faiblement radioactif : un corps humain, un litre de lait ou un kilo de patates, on trouve des traces de radioactivité partout, mais à des niveaux trop faibles pour poser le moindre danger

[ SOURCE : CEA, “Les grandeurs et unités de la radioactivité”, 2020 ]

Pas d’inquiétude donc, la terre de jardin n’est pas dangereuse, vous pouvez continuer à jardiner tranquilles et à laisser vos gosses gambader dans la nature.

 

Aujourd’hui, la question se pose de réutiliser, de recycler une partie de ces déchets très faiblement radioactifs. Est-ce que c’est une bonne idée, est-ce que c’est dangereux ?

On va en parler un peu plus tard. Oui, je vous fais un peu de teasing 🙂

 

Entre les déchets HA ultra dangereux, et les TFA qui sont à peine radioactifs, l’ANDRA, l’organisme public qui gère les déchets radioactifs, distingue des déchets à “faible activité”, et des déchets de “moyenne activité”.

[ SOURCE : ANDRA, Inventaire National des matières et des déchets radioactifs, Les Essentiels 2025, p.7 ]

 

Maintenant qu’on a compris que tous les déchets radioactifs ne sont pas aussi dangereux, la deuxième chose à savoir, c’est que tous les déchets radioactifs ne le restent pas aussi longtemps.

Et oui, la radioactivité diminue avec le temps. Parfois c’est même super rapide, la radioactivité est divisée par 2 en moins de 100 jours.

On appelle ces déchets à “vie très courte”, parce qu’au bout de quelques années au maximum, ils sont moins radioactifs que de la terre de jardin. Ces déchets, il n’y a pas besoin de gérer leur radioactivité sur le long terme.

 

Ensuite, il y a les déchets à vie courte, qui perdent la moitié de leur radioactivité en maximum 31 ans.

Ca fait qu’au bout de 300 ans,  ces déchets à vie courte ne présentent plus aucun danger pour les humains ou l’environnement.

[ SOURCE : Direction générale de l’énergie et du climat, Dossier du maître d’ouvrage pour le débat public sur le Plan national de gestion des matières et des déchets radioactifs (PNGMDR) – 6e édition, 2025, p.56 ]

Enfin, il y a les déchets les plus complexes à gérer, ceux qui restent radioactifs beaucoup plus longtemps. C’est les déchets à “vie longue”.

Le plutonium 242, par exemple, qu’on trouve dans le combustible usé et qui est ultra radioactif, il faut attendre 373 000 ans pour qu’il perde la moitié de sa radioactivité.

[ SOURCE : Laradioactivité.com, Les isotopes du plutonium, consulté le 7/10/2025 ]

Pour les déchets qui sont très radioactifs et qui le restent très longtemps, on est obligé d’avoir des solutions à trèèèèèèès long terme.

C’est le principe du projet Cigéo qui prévoit de les enfouir profondément dans une couche d’argile à Bure dans la Meuse. Encore une fois, si le sujet vous intéresse, on y a consacré une vidéo entière où on rentre dans tous les détails du projet et des enjeux de sûreté qu’il pose.

Ces déchets qu’on doit absolument gérer sur le très long terme, c’est seulement 2,5% du volume total des déchets radioactifs, mais c’est 99,87% de la radioactivité totale des déchets.

[ SOURCE : ANDRA, Inventaire National des matières et des déchets radioactifs, Les Essentiels 2025, p.19 ]

A l’autre extrême, les déchets TFA, de très faible activité, c’est un gros tiers [ 35,9 %] du volume, mais presque rien de la radioactivité. Et les déchets à vie courte qui sont sans danger après max 300 ans, c’est une grosse moitié [ 55,7% ] du volume des déchets.

 

On comprend qu’en terme de sûreté, les déchets qui nous occupent le plus, c’est les 2,5% qui contiennent presque toute la radioactivité, et qui vont rester dangereux très longtemps.

Là, on vous fait une présentation rapide de tous les types de déchets, mais on détaille tout ça dans cette vidéo, où on vous montre d’où vient chaque catégorie de déchets, et comment on les gère actuellement.

On vous y présente aussi les déchets “bizarres” [ les FA-VL ], les 6% de déchets qui sont faiblement radioactifs, mais qui restent radioactifs pendant extrêmement longtemps. N’hésitez pas, c’est des vidéos très complémentaires 🙂

 

Maintenant qu’on a les bases, on peut s’attaquer à un premier gros enjeu de la gestion de nos déchets nucléaires, ce qui arrive au combustible usé qui sort du réacteur .

 

Enjeu 1 : Matières vs. déchets, une distinction qui vaut des milliards

 

La partie la plus radioactive d’une centrale nucléaire : c’est les barres de combustible, là où se produit la fission nucléaire.

Quand, après 4 ans de bons et loyaux services, ces barres de combustibles sortent du réacteur, seulement 4 % du combustible usé est considéré comme un déchet radioactif.

[ SOURCE : HCTISN, “Présentation du cycle du combustible français en 2018”, Septembre 2018, p.6 ]

Le reste, essentiellement de l’uranium irradié et 1% de plutonium qui s’est formé dans la réaction, sont considérés comme des “matières radioactives”.

[ SOURCE : ANDRA, “Inventaire ,national des matières et déchets radioactifs – Rapport de synthèse 2023”, Décembre 2023, p.42 ]

 

La différence entre un déchet et une matière, c’est qu’on estime que la matière radioactive pourra être réutilisée ou recyclée dans le futur, alors que les déchets, on ne pourra rien en faire et on doit donc organiser leur gestion à long terme..

[ SOURCE : Site de l’ANDRA, Quelle est la différence entre les matières et les déchets radioactifs ?, Octobre 2023 ]

Aujourd’hui, une partie du combustible usé est réutilisée.

Le plutonium, on le combine à de l’uranium appauvri pour donner le combustible MOX, qu’on peut charger dans 22 de nos 57 réacteurs.

Le MOX nous permet de recycler quasi entièrement le plutonium et de diminuer de 10% notre consommation d’uranium naturel.Mais il ne permet pas de recycler l’uranium irradié qui reste dans nos combustibles usés.

[ SOURCE : HCTISN, “Présentation du cycle du combustible français en 2018”, Septembre 2018, pp.6 et 84 ]

Une partie de cet uranium, qu’on appelle uranium de retraitement, EDF l’a envoyé en Russie entre 1994 et 2013 pour le ré-enrichir et alimenter en combustible 2 réacteurs de la centrale de Cruas en Ardèche.

Grâce à cet URE – uranium de retraitement enrichi – la France a, ces années-là, recyclé entre 17 et 60% de l’uranium issu des combustibles usés. Grâce à ce recyclage, la France a diminué de 8 à 15% ses besoins d’uranium naturel importé.

Mais l’uranium naturel issu des mines est devenu si peu cher que ce recyclage de l’uranium a été abandonné. Ce n’est que récemment qu’EDF a décidé de relancer la machine.

[ SOURCE : HCTISN, “Présentation du cycle du combustible français en 2018”, Septembre 2018, p.88 & EDF, “Réponse à l’article 6 de l’arrêté PNGMDR D45901”, 2017 & CNDP, “Synthèse 1 – Monorecyclage”, consulté le 10 octobre 2025 ]

Depuis 2023, les deux réacteurs de Cruas accueillent à nouveau de l’uranium recyclé, et surtout, EDF espère recycler la totalité de l’uranium de retraitement à l’horizon 2027-2034.

[ SOURCE : [ Cruas 2023 ] : HCTISN, “Entreposage des combustibles usés en France État des lieux en 2025”, mars 2025, p.3, [ Objectif recyclage ]  : HCTISN, “Présentation du cycle du combustible français en 2018”, Septembre 2018, p.90 [ Jusqu’à 2034 ]  : CRE, “Evaluation des coûts complets de production de l’électricité au moyen des centrales électronucléaires historiques pour la période 2026-2028”, Septembre 2025, pp.109-110  ]

Cette décision a été fortement critiquée par Greenpeace. Pourquoi ? Parce que malgré les sanctions qui frappent la Russie depuis son invasion de l’Ukraine, on passe toujours par l’usine russe pour recycler l’uranium.

[ SOURCE : Greenpeace France, “La Russie, plaque tournante de l’uranium”, mars 2023, pp.87 et sq. ]

La difficulté, c’est qu’aujourd’hui, il n’y a qu’une seule usine dans le monde qui produit de l’URE. C’est l’usine Tenex, en Sibérie. Le gouvernement français a choisi d’exempter le nucléaire des sanctions économiques contre la Russie, pour ne pas stopper ce recyclage.

[ SOURCES : EDF, “Consommation des matières recyclée dans les réacteurs – Communication à l’HCTISN”, 8 mars 2022, p.3 & Conseil Européen – Conseil de l’Union Européenne, “Le point sur les sanctions de l’UE contre la Russie”, consulté le 15 octobre 2025 ]

 

Maintenant, vous avez les arguments pour, et les arguments contre. Qu’est-ce que vous en pensez ?

Dans tous les cas, il faut savoir qu’il y a une grosse limite à ce recyclage. Il ne marche qu’une fois.

 

Aujourd’hui, on ne peut rien faire avec le MOX usé, ou avec l’URE usé, qui s’accumulent : on a 2500 [2510 ] tonnes de l’un, et 625 tonnes de l’autre. A ça, il faut ajouter la bagatelle des 34 600 tonnes d’uranium de retraitement qu’on n’avait pas encore recyclées en 2023.

[ SOURCE : ANDRA, “Inventaire national des matières et déchets radioactifs – Les essentiels 2025”, Janvier 2025,  p.14 ]

Évidemment, ces stocks de “matières radioactives” ne vont faire que monter à mesure qu’on utilise nos centrales nucléaires.

Y’a qu’autour de 2027 2034 qu’on pourrait stabiliser le stock d’uranium de retraitement si on parvenait, comme EDF l’espère, à recycler à cette date l’intégralité de l’uranium issu de nos combustibles usés.

 

Ce qu’on comprend, c’est qu’il y a des dizaines de milliers de tonnes de “matières radioactives” dont on n’est absolument pas sûr qu’on pourra un jour en faire quoi que ce soit.

 

Si on veut pouvoir les recycler en intégralité , et justifier qu’on parle bien de “matières” et non de “déchets”, il faudrait construire des réacteurs nucléaires dits de 4ème génération.

Cette technologie de réacteurs peut nous permettre de recycler toutes les matières qu’on a sur les bras, même le MOX et l’URE usés.

[ SOURCES : CEA, “Les réacteurs nucléaires à caloporteur sodium – Le cycle du combustible des réacteurs à neutrons rapides”, 2014, pp. 145 (ou 158) et sq et 185 et sq & HCTISN, “Présentation du cycle du combustible français en 2018”, Septembre 2018, pp.92-95]

Des prototypes de ces réacteurs ont déjà fonctionné. En France, Superphénix, un réacteur de 4ème génération, a opéré entre 1984 et 1997. Même s’il a souvent dû s’arrêter, il a produit de l’électricité.

[ SOURCE : HCTISN, “Présentation du cycle du combustible français en 2018”, Septembre 2018, pp.92 & CEA, “Les réacteurs nucléaires à caloporteur sodium – Le cycle du combustible des réacteurs à neutrons rapides”, 2014, pp. 145 (ou 158) et sq. ] 

 

Il n’y a donc pas d’impossibilité technique à utiliser l’intégralité de ce qu’on qualifie aujourd’hui de “matières radioactives”.

 

Si vous n’êtes pas anti nucléaire, vous vous dites peut-être : c’est super, qu’est-ce qu’on attend pour en construire des réacteurs de 4ème génération  ?

Malheureusement, ces réacteurs sont bien plus complexes et chers à construire.

Tant que l’uranium n’est pas très cher, c’est bien plus économique de continuer avec des EPR.

[ SOURCE : CEA, “Les réacteurs nucléaires à caloporteur sodium – Le cycle du combustible des réacteurs à neutrons rapides”, 2014, pp 184 (ou 199) et sq ]

 

Et même si les conditions deviennent plus favorables quand on voit les difficultés de développement de l’EPR de Flamanville et les hésitations politiques sur la poursuite ou non de l’industrie électronucléaire, on peut se demander si on verra un jour des réacteurs de 4ème génération en France.

 

Sans 4ème génération, beaucoup de “matières” devront être requalifiées en “déchets radioactifs” et être stockées dans les galeries de Cigéo à Bure.

 

Mais il faut savoir qu’aujourd’hui, Cigéo est dimensionné comme si aucune matière n’allait devenir un déchet, donc avec l’hypothèse 4ème génération.

[ SOURCE : ANDRA, “DAC 2023 – Vol 2 – 1.3.4 “Les volumes de déchets radioactifs HA et MA-VL à gérer”, Décembre 2022, Tableau 1-2 p.22  ]

Si jamais on ne construit pas ces réacteurs de 4ème génération, mais qu’on poursuit l’aventure nucléaire avec un parc de nouveaux EPR, le volume de déchets à haute activité à stocker à Cigéo serait 50% plus élevé (15 000 m3 dans le scénario S2 VS 10 000 m3 dans l’inventaire de référence).

[ SOURCES : ANDRA, “Inventaire ,national des matières et déchets radioactifs – Rapport de synthèse 2023”, Décembre 2023, pp.61 et sq “Scénario S2” &  ANDRA, “DAC 2023 – Vol 2 – 1.3.4 “Les volumes de déchets radioactifs HA et MA-VL à gérer”, Décembre 2022  Tableau 1-2 p.22 ]

Étonnamment, ça pourrait être encore pire si on décidait d’arrêter rapidement l’électricité nucléaire. Sans parc de nouveaux EPR , il faudrait carrément doubler la capacité de Cigéo (20 100 m3 dans le scénario S4 VS 10 000 m3 dans l’inventaire de référence)

[ SOURCES : ANDRA, “Inventaire ,national des matières et déchets radioactifs – Rapport de synthèse 2023”, Décembre 2023, p.61 “Scénario S4” &  ANDRA, “DAC 2023 – Vol 2 – 1.3.4 “Les volumes de déchets radioactifs HA et MA-VL à gérer”, Décembre 2022  Tableau 1-2 p.22 ]

 

C’est complètement contre-intuitif, mais l’explication est simple : sans nouveaux  EPR 2, pas de recyclage des combustibles usés et donc davantage de matières à requalifier en déchets et à stocker à Cigéo.

[ SOURCES : ANDRA, “Inventaire ,national des matières et déchets radioactifs – Rapport de synthèse 2023”, Décembre 2023, p.62 et pp.72 et sq. ]

 

Vous avez la solution d’un des 3 mystères du début de la vidéo 🙂

 

Mais au-delà de la taille des galeries de CIgéo, l’enjeu principal, avec ces matières et ces déchets c’est sûrement le coût.

 

Aujourd’hui, Cigéo est estimé entre 26 et 37.5 mds € 2012. Ca c’est les dernières estimations de 2025.

[ SOURCE :  ANDRA, “Projet Global Cigéo – Dossier de chiffrage – Pièce 1, Synthèse”, avril 2025, Annexe 1 La synthèse des estimations du dossier de chiffrage 2025, p.62 ]

Mais, sans 4ème génération et recyclage de nos matières, ce coût pourrait largement gonfler. Enfouir les MOX et uranium recyclés usés à Cigéo coûterait plus de 5 [ 5.2 ] milliards d’euros. Et vous l’avez compris, la facture pourrait être encore plus salée si on arrête rapidement le nucléaire.

[ SOURCE : Cour des Comptes, L’aval du cycle du combustible nucléaire, Juillet 2019, p.74 ]

Qui devrait payer cet éventuel surcoût ? C’est EDF.

La loi consacre le principe de pollueur / payeur et oblige chaque année EDF à mettre de côté l’argent pour la gestion des déchets radioactifs occasionnés par son électricité nucléaire.

Mais les provisions d’EDF sont calquées sur le chiffrage actuel de Cigéo.

[ SOURCE : EDF, Document d’enregistrement universel 2024, Avril 2025, pp.498 et sq ]

 

On court donc un grand risque que les provisions d’EDF soient insuffisantes pour gérer à long terme les déchets nucléaires.

 

Le débat public pourrait être l’occasion de pousser cette demande de transparence tout à fait nécessaire.

 

Enjeu 2 : Les piscines de la Hague bientôt saturées ?

 

Gros enjeu de la gestion de nos déchets nucléaires, un enjeu dont pas mal de médias ont parlé ces dernières années : est-ce que les piscines de la Hague risquent de déborder bientôt ?

 

Pour comprendre le problème des piscines, il faut nous plonger un instant au cœur d’un réacteur nucléaire. 

Quand après avoir produit de l’électricité pendant environ 4 ans, le combustible radioactif usé sort du réacteur, il dégage énormément de chaleur.

Il est d’abord refroidi pendant quelques années dans des piscines situées juste à côté des réacteurs. Il peut ensuite être déplacé vers l’usine de retraitement d’Orano à la Hague en Normandie.

Là bas, il continue à refroidir dans des piscines pendant 5 à 10 ans, avant d’être sorti de l’eau pour être traité et séparé en vue de son recyclage.

[ SOURCE : DG Energie Climat, “Dossier du maître d’ouvrage pour le débat public sur le PNGMDR 6ème édition”, Juillet 2025, pp.47 et 64 ]

 

Ce sont ces piscines de La Hague qui, depuis quelques années, suscitent des inquiétudes.

Proches de la saturation, à deux doigt du débordemen, ces piscines pourraient contraindre EDF à arrêter prématurément des centrales nucléaires.

 

En 2021, ces piscines étaient remplies à 93 % et risquaient de saturer dès 2030, bien trop rapidement pour envisager de construire de nouvelles piscines à temps.

[ SOURCES : ANDRA, “Inventaire ,national des matières et déchets radioactifs – Rapport de synthèse 2023”, Décembre 2023, p.90  &  IRSN, Avis N° 2022-00049, 22 mars 2022 ]

Il faut mesurer l’ampleur du problème. Si les piscines qui accueillent le combustible usé des centrales étaient saturées à 100%, il faudrait arrêter les réacteurs et dire adieu aux deux tiers de notre électricité.

[ SOURCE : HCTISN, “Entreposage des combustibles usés en France – État des lieux en 2025”, mars 2025, p.1 ]

 

Alors, est-ce que nos piscines vont “déborder” ? Et surtout, comment en est-on arrivé là ?

 

La principale cause de cette saturation des piscines, c’est un défaut collectif d’anticipation.

Dès 2010, l’Autorité de sûreté nucléaire – alertait sur la nécessité de prévoir une solution pour les combustibles usés qui s’accumulaient dans les piscines.

[ SOURCES : ASN, ”Rapport annuel 2010 – Ch.13 3-2 Contrôler la cohérence du cycle“, mars 2011, p.365 (ou 379) & Ministère de la transition énergétique, “PNGMDR 2022-2026 – Rapport complet – Partie 5 – Focus sur le retraitement et l’entreposage des combustibles usés”,Novembre 2022, p.38]

Il faut comprendre que dans les piscines de la Hague, il y a un roulement.

Le combustible usé très chaud qui arrive remplit les piscines, et après 5-10 ans, le combustible usé refroidi sort des piscines. Pour que les piscines ne se remplissent pas trop, il faut que le rythme auquel on remplit les piscines ne dépasse pas le rythme auquel on les vide.

Problème, il y a plus de combustibles usés qui entrent que ceux qui sortent pour un retraitement.

[ SOURCE : Ministère de la transition énergétique, “PNGMDR 2022-2026 – Rapport complet – Partie 5 – Focus sur le retraitement et l’entreposage des combustibles usés”,Novembre 2022, p.38 ]

 

Et pour ne rien arranger, ces dernières années, des problèmes dans le traitement du combustible ont encore aggravé ce déséquilibre.

[ SOURCES : HCTISN, “Information relative à l’entreposage des combustibles usés en France”, mars 2022 révisé en septembre 2023, pp. 2-3 & Commission nationale du débat public, “Projet de piscine d’entreposage de combustible usé à La Hague – Rapport final de la concertation continue – Audition de la division combustible nucléaire d’EDF”, juillet 2025, p.68 ]

 

Comment a réagi la filière nucléaire ? Pour éviter l’engorgement, ils ont proposé de densifier les piscines en rapprochant les combustibles usés pour gagner 30 % de capacité.

[ SOURCE :  HCTISN, “Entreposage des combustibles usés en France – État des lieux en 2025”, mars 2025, p.4 ]

Cette solution repousse la saturation des piscines à 2040, et doit permettre à Orano de construire à temps de nouvelles piscines.

[ SOURCE : Projet “Aval du futur”, voir HCTISN, “Entreposage des combustibles usés en France – État des lieux en 2025”, mars 2025, p.7 ]

 

L’autorité de sûreté nucléaire (ASNR) a validé que cette densification des piscines ne met pas en cause la sûreté des piscines. Tant mieux. Mais l’autorité de sûreté a quand même des réserves.

[ SOURCES : ASNR, “Avis IRSN illustré et commenté sur le dossier d’options de sûreté portant sur le projet de densification des piscines C, D et E de l’établissement Orano de La Hague”, juin 2021 & ASN, “CODEP-DRC-2022-002114”, février 2022 & ASNR, “Décision n° CODEP-DRC-2024-064512”, 18 décembre 2024   ]

 

Dans son avis, elle note : “l’horizon de saturation des piscines passe de 2030 à 2040, mais l’équilibre reste fragile et la sensibilité aux aléas réelle”.

[ SOURCE : HCTISN, “Entreposage des combustibles usés en France – État des lieux en 2025”, mars 2025, p.6 ]

Autrement dit : ok c’est très bien la filière a trouvé une solution avec la “densification”, mais on reste vulnérable à n’importe quel imprévu : si la nouvelle piscine a du retard et n’est pas prête en 2040, si n’importe quel rouage du traitement des combustibles se grippe, on pourrait retrouver notre risque de saturation des piscines qui pourrait remettre en question notre production d’électricité nucléaire.

 

Il y a aussi un effet pervers de la saturation des piscines : ça pourrait nous empêcher de fermer certains réacteurs nucléaires : ceux qui acceptent du MOX.

D’après Igor le Bars – expert sûreté nucléaire de l’IRSN – “fermer deux réacteurs de ce type  doublerait la vitesse de saturation des piscines d’entreposage […] de La Hague”

[ SOURCE : IRSN, “Magazine de l’IRSN – Aval du cycle du combustible, anticiper entreposage et saturation, juillet 2022, p.12 ]

Ne pas avoir de marge sur nos piscines c’est donc sinon interdire, du moins compliquer une éventuelle sortie rapide du nucléaire que déciderait notre pays.

 

Ce qu’on a compris, c’est que non, les piscines ne vont pas déborder dans les prochaines années, mais oui, y a eu des problèmes d’anticipation, et on marche encore sur un fil.

 

On voit ici toute l’importance du débat public pour amener la filière nucléaire à prendre toutes les précautions nécessaires.

 

Enjeu 3 : Recycler des déchets radioactifs ? Le débat sur les TFA

 

Parlons maintenant des déchets très faiblement radioactifs.

Il s’agit de terres, de gravats, des métaux issus du démantèlement des installations nucléaires ou encore du petit matériel de protection (gants, blouse, charlotte…) qui ont été très peu ou pas du tout exposés à la radioactivité.

[ Source : ANDRA, “Inventaire national des matières et des déchets radioactifs – Rapport de synthèse 2023”, Décembre 2023, p.15 ]

On parle là d’un très gros morceau, on vous l’a dit, ces déchets TFA représentent plus du tiers du volume de déchets radioactifs aujourd’hui.

[ SOURCE : ANDRA, Inventaire National des matières et des déchets radioactifs, Les Essentiels 2025, p.19 ]

 

Aujourd’hui, ces déchets ne peuvent pas être réutilisés, recyclés ou mélangés aux déchets ordinaires. La France applique un principe de précaution strict.

On considère que n’importe quel déchet issu d’une zone d’activité nucléaire est un déchet radioactif et doit ainsi être géré par l’ANDRA.

[ Source : ANDRA, “Inventaire national des matières et des déchets radioactifs – Rapport de synthèse 2023”, Décembre 2023, p.189 ]

L’ANDRA regroupe ces déchets TFA au CIRES, un centre de stockage situé dans l’Aube. Elle les met en sacs et les recouvre de sable.

 

Le truc c’est que ces déchets TFA s’accumulent rapidement. Le Cires arrivant à saturation, on construit en ce moment une extension pour accueillir ces déchets TFA jusqu’à 2040.

[ Source : ANDRA, “Inventaire national des matières et des déchets radioactifs – Rapport de synthèse 2023”, Décembre 2023, pp.15 et 115 ]

 

Mais cette extension est loin de suffire. D’ici, au plus tard 20-30 ans, on va commencer à démanteler les centrales nucléaires construites dans les années 80 et, avec ces démantèlements, le volume de déchets dits “TFA” va énormément augmenter.

 

D’où une question : n’y aurait-il pas moyen de gérer autrement voire de recycler ces terres, ces gravats et surtout ces métaux presque pas radioactifs qui vont s’accumuler à l’avenir ?

 

La question se pose parce qu’aujourd’hui, avec son principe de précaution strict, la France considère d’emblée ces déchets comme radioactifs et donc interdit son recyclage.

 

La France fait ici figure d’exception. On est le seul pays de l’UE à ne pas avoir défini de seuil libération. Nos voisins européens ont tous un seuil de radioactivité “minimal” pour qu’un déchet soit considéré comme “radioactif”. En dessous de ce seuil, le déchet est considéré comme inoffensif. On peut en faire ce qu’on veut : le recycler ou le stocker dans des décharges ordinaires.

[ SOURCE : IRSN, “Déclinaison des seuils de libération dans différents pays européens – hors France”, in HCTISN, “Rapport final : Perspectives d’évolutions de la filière de gestion des déchets très faiblement radioactifs (TFA) –  Annexe 3”, ] décembre 2018,  p.62/170 ]

D’après l’ANDRA, il y aurait entre 30 et 50% du volume de tous les déchets qu’on classe aujourd’hui comme TFA qui ne représenterait aucun danger pour l’homme et l’environnement.

[ SOURCE : IRSN, “Déchets radioactifs de très faible activité : La doctrine doit-elle évoluer?”, 2016,  pp. 5 et 15 ]

On parle là de 700 000 à 1.2 millions de m3 de déchets qui ne présenteraient  aucun danger particulier et que la France traite comme “radioactifs”.

[ SOURCE : volume de TFA à stocker à terme : ANDRA, “Inventaire national des matières et des déchets radioactifs – Rapport de synthèse 2023”, Décembre 2023, pp.61 ]

 

On peut estimer le coût de cette application stricte du principe de précaution. Ces 700 000 à 1.2 millions de m3 de déchets nous coûtent entre 840 millions et 1,4 milliard si on les gère comme des déchets “radioactifs”.

[ SOURCE : à 1200€/m3  Ministère de la Transition énergétique,  “Plan national de gestion des matières et des déchets radioactifs 2022-2026”, Novembre 2022, p.43 ]

 

On comprend pourquoi l’institut de radioprotection et de sûreté nucléaire recommande de trouver d’autres filières pour gérer ces déchets considérés comme inoffensifs. Une solution plus économique pourrait être de destiner ces déchets à des décharges “ordinaires” ou, mieux encore, à étudier des possibilités de recyclage.

[ SOURCE : IRSN, “Déchets radioactifs de très faible activité : La doctrine doit-elle évoluer?”, 2016,  p. 15 ]

Les débats des précédents ont permis de faire évoluer la loi pour que ces pistes soient explorées. Depuis 2022, il est possible par dérogation de recycler des matières issues d’installations nucléaires dont la radioactivité est extrêmement faible .

[ SOURCES : Décrets n° 2022-174 et n° 2022-175 du 14 février 2022 & Conseil d’Etat, Arrêt n°463186, 27 mars 2023 ]

 

Cette évolution juridique a permis à EDF d’avancer sur le recyclage des aciers. Fort de son expérience en Suède où elle recycle déjà les aciers issus des installations nucléaires, EDF porte le projet dit du Technocentre.

[ SOURCE : EDF, “Synthèse du DMO – Projet de création d’une installation de valorisation de métaux très faiblement radioactifs à Fessenheim (Haut-Rhin)”, Septembre 2024, p.5 ]

Cette usine, dont la construction est prévue à côté de l’ancienne centrale nucléaire de Fessenheim en Alsace, doit permettre de recycler les aciers issus des installations nucléaires dont la radioactivité est extrêmement faible. Cela Donner une seconde vie à ces aciers permettrait d’économiser 500 000 t de CO2 par rapport à un stockage dans les centres de stockage de l’ANDRA.

[ SOURCE : EDF, “Technocentre – Bilan et enseignements d’EDF, maître d’ouvrage à la suite du Débat public du 10 octobre 2024 au 7 février 2025”, Juillet 2025, p.34 ]

On pourrait retrouver les mêmes gains financiers et climatiques permis par le recyclage de l’acier en recyclant d’autres matériaux peu radioactifs aujourd’hui considérés comme des déchets.

 

Le projet ORCADE développe un procédé pour récupérer le cuivre et l’aluminium des 20 000 tonnes de câbles électriques des centrales nucléaires. Ce projet approche de sa phase d’industrialisation.

[ SOURCE : ANDRA, “Quel avenir pour les déchets TFA ?”, Juillet 2023 & ANDRA, “PNGMDR 2022-26 – Schéma industriel pour la gestion des déchets TFA – 1ère Partie”, Février 2023, p.43 ]

 

On réfléchit aussi à recycler les gravats bétons dans un autre projet avec un nom peut-être stylé, mais terrible pour une recherche Google, le projet Cyber.

[ SOURCE : ANDRA, “Quel avenir pour les déchets TFA ?”, Juillet 2023 & ANDRA, “PNGMDR 2022-26 – Schéma industriel pour la gestion des déchets TFA – 1ère Partie”, Février 2023, pp.45-46 ]

 

Curiosité vintage, la  France des années 70 a déjà utilisé 3500 m3 de terres TFA pour construire l’autoroute A126 à Chilly Mazarin dans l’Essonne. Que constate-t-on aujourd’hui ? La radioactivité est comparable à celle rencontrée dans la nature.

[ SOURCE : ANDRA, “Inventaire national des matières et déchets radioactifs, Rapport de synthèse 2023”, Décembre 2023,  p.100 ]

Le Débat public qui a lieu en ce moment, et auquel on peut participer, doit poursuivre ces questionnements : est-ce qu’on privilégie un principe de précaution strict des travailleurs et de la population, et on refuse de réutiliser n’importe quel déchet issu d’une installation nucléair même s’il est sans danger, ou est-ce qu’on préfère développer le recyclage de ces déchets TFA pour économiser de l’argent, des ressources et des gaz à effet de serre, en définissant des seuils de radioactivité inoffensive ?

 

Et vous, qu’est-ce que vous en pensez ? N’hésitez pas à nous l’écrire en commentaire, on est curieux de voir comment vous vous positionnez 🙂

 

Conclusion :

 

Vous pouvez même faire mieux que commentez. En ce moment-même a lieu le débat public qui va nourrir les questions et les choix des politiques sur le 6ème Plan National de Gestion des Matières et Déchets radioactifs.

 

Graph 2 – CNDP

https://www.debatpublic.fr/gestion-matieres-et-dechets-radioactifs?mtm_campaign=OsonsCauser

 

Autrement dit, c’est maintenant que nous pouvons donner notre avis sur le recyclage des TFA, poser des questions sur les provisions financières pour les “matières” qu’on risque de ne jamais pouvoir utiliser, Et si vous avez un aspect de cette question des déchets radioactifs qui vous tient à coeur c’est maintenant que vous pouvez vous positionner

 

On a fait cette vidéo aussi pour vous donner envie de participer à ces débats, à ces décisions. 

Quelle que soit votre opinion sur le nucléaire et ses déchets, ça nous paraît intéressant de nous emparer de cette opportunité de prendre part à la construction des grands choix sur notre avenir.

 

En descriptif, on vous met comme d’habitude toutes les sources de cette vidéo, mais aussi tous les liens pour que vous puissiez participer au débat public.

 

On a hâte de lire vos avis sur les enjeux qu’on vous a présenté, je suis sûr que tout le monde ne sera pas du même avis sur tout, mais le débat, quand c’est constructif, on aime ça 🙂