Vaccins : les raisons d'être pour (1/2) - Osons Comprendre

Vaccins : les raisons d'être pour (1/2)

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Variole, poliomyélite, rougeole, coqueluche, diphtérie, etc. grâce aux vaccins, ces maladies sont aujourd'hui complètement oubliées en France. Explorons les formidables progrès permis par la vaccination pour mesurer, en ces temps de méfiance vaccinale, ce que l'humanité leur doit.

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Points clés

  • L’histoire des vaccins commence avec la variole, une des maladies les plus mortelles qui soient. La variole tue une personne sur trois et peut contaminer jusqu’à 85 % d’une population non immunisée. Confrontée à la variole depuis l’antiquité, l’humanité a développé une méthode pour s’en protéger : inoculer des tissus infectés sous la peau pour tomber malade, survivre à cette infection atténuée pour en sortir immunisé à la variole mortelle. A l’orée du XIXème siècle, le docteur Jenner a eu l’idée d’inoculer la “variole de la vache”, la vaccine, maladie moins dangereuse qui a considérablement améliorer la technique initiale. Cette inoculation de “vaccine” est le premier vaccin et a considérablement réduit les morts de la variole, à Londres d’abord puis ailleurs dans le monde.

 

  • Après cela, des vaccins ont été inventées pour protéger d’autres maladies avec le même succès. La polio, la rougeole, la fièvre typhoïde, la diphtérie, la coqueluche, la rubéole, ces maladies terribles sont devenues des souvenirs lointains avec le développement de la vaccination.

 

  • Aujourd’hui, la couverture vaccinale mondiale est telle que la variole a été éradiquée de la surface du globe. Le dernier cas de de variole date de 1977. La polio aussi est très près de disparaître. La rougeole aussi est en bonne voie. A mesure que les enfants du monde entier accèdent à la vaccination, les épidémies se font de plus en plus rares.

 

  • Au total, les vaccins ont sauvé des centaines de millions de vies humaines. Rien que depuis 1980, les chercheurs estiment que la vaccination a sauvé entre 200 et 300 millions de vies. Quel progrès pour les familles, les parents qui n’ont plus à craindre l’épée de Damoclès de nombreuses maladies infectieuses. Cela dit, accroître la couverture vaccinale mondiale pourrait sauver encore 1.6 millions d’enfants chaque années de maladies, principalement la tuberculose.

 

  • Vacciner le plus largement possible la population est important pour garantir l’immunité collective. Quand une part assez importante de la population est vaccinée (généralement entre 80 et 90 %) les vaccins ne protègent plus uniquement les personnes immunisées. Faute d’individus à contaminer, la maladie ne peut plus circuler. Ainsi, les personnes trop fragiles pour se faire vacciner (les bébés, les immunodéprimés, les personnes âgées) sont aussi protégées par le parapluie de l’immunité collective. Si la minorité de non-vaccinés augmente trop, le parapluie de l’immunité collective craque, les épidémies peuvent repartir et les plus fragiles sont malheureusement les premiers à en souffrir.

Sources et références

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L’invention des vaccins : la variole et la vaccine.

 

L’histoire des vaccins commence avec la variole. La souche la plus virulente de la variole tue 30 % des personnes infectées, surtout des jeunes enfants, et les survivants gardent souvent toute leur vie des lésions de la peau dues aux pustules. En plus, cette saleté de virus est hypercontagieux. La maladie se transmet par les – funestement célèbres aujourd’hui –  gouttelettes et aérosols, et un malade peut en contaminer facilement entre 4 et 10. La variole se transmet tellement vite qu’on estime que 85 % d’une population non vaccinée finit par être atteinte par cette maladie.

D’après un des plus grands spécialistes de la variole, Donald Henderson, la variole a tué plus de 300 millions de personnes juste au XXème siècle, plus que les deux guerres mondiales réunies.

Les premières traces de variole se retrouvent déjà chez les Egyptiens – le pharaon Ramsès V en serait mort. Grosso modo, il semblerait que l’humanité vive avec cette terrible faucheuse depuis des millénaires. Certaines civilisations ont même créé des dieux pour la variole !

 

Au fil du temps une technique s’est développée pour se protéger de la variole, c’est une sorte d’ancêtre des vaccins qu’on appelle l”inoculation”.

L’idée c’était d’insérer, dans le nez ou sous la peau, des fragments de pustules variolés réduits en poudre pour que le patient contracte une forme moins sévère de la maladie, y survive et soit immunisé.

Cet espèce de proto vaccin a probablement été inventé en Chine avant le XVème siècle et a été introduit en Europe au début du XVIIème siècle par une anglaise, Lady Montagu qui avait été témoin de l’efficacité de cette méthode à Constantinople. Ça peut servir les voyages 🙂

L’inoculation fonctionnait pour immuniser les gens mais n’était pas sans risques. Après l’inoculation, on tombait vraiment malade, une personne sur 50 mourrait et, surtout, on était contagieux pendant des jours. Il était donc possible de contaminer familles, amis et proches à cause de l’inoculation.

 

Heureusement, le médecin anglais Edward Jenner a trouvé une meilleure méthode. En 1796, Jenner, qui pratiquait régulièrement l’inoculation, s’est rendu compte que les fermières qui s’occupaient de traire les vaches qui avaient déjà été infectées par la “variole des vaches”, une maladie qui se nomme vaccine, ne développaient pas de symptômes lorsqu’on leur inoculait la variole. Jenner a donc pensé que la vaccine protégeait de la variole.

Pour vérifier son hypothèse, il a choisi d’inoculer non plus la variole mais la vaccine à un enfant de 9 ans, le fils de son jardinier. Cet enfant, exposé tôt à la vaccine, a ensuite été confronté à de nombreuses reprises à la variole durant sa vie et n’est jamais tombé malade.

La méthode d’inoculation de la vaccine mise au point par Jenner était efficace. Le premier vaccin était né !

 

Cette méthode avait deux avantages importants.

D’abord, elle était beaucoup moins mortelle. Seule une personne sur 1000 en mourrait. Enfin, les personnes inoculées n’étaient pas contagieuses et ne pouvaient donc pas contaminer leurs proches.

 

La méthode de Jenner à la vaccine, elle a été d’une efficacité FULGURANTE !

Entre 8 et 10% des gens mourraient de la variole à Londres avant le vaccin de Jenner, un chiffre énorme. Dans les décennies qui ont suivi l’invention du vaccin, cette mortalité a été divisée par plus de 3, pour tomber carrément à zéro vers 1900.

La terrible maladie pouvait être vaincue. C’est le succès de cette méthode “vaccine”, de ce premier vaccin, qui a donné l’idée à Louis Pasteur de nommer “vaccin” son premier vaccin contre la rage, Pasteur voulait ainsi rendre hommage à Jenner.

 

Les vaccins contre les autres maladies

 

Commençons par le vaccin contre la polio. Aux Etats-Unis, au moment où on a inventé le premier vaccin contre la polio en 1955, des grandes épidémies de polio ravageaient le pays et paralysaient des dizaines de milliers d’enfants chaque année. Jusque près de 60 000 enfants paralysé sur la seule année 1952

Avec la vaccination, les épidémies ont été stoppées nettes en quelques années seulement, et ont ensuite totalement disparu. Aux Etats-Unis, la polio était vaincue.

 

Ensuite, le vaccin contre la rougeole. Une autre sale maladie contre laquelle les vaccins ont été très efficaces, c’est la rougeole.

La rougeole, c’est une maladie de la peau qui peut donner des fortes fièvres et dégénérer en fortes diarrhées, en otites sévères, en pneumonies, jusqu’à la mort, et qui touche encore une fois surtout les enfants. Si la plupart des enfants s’en sortent, faut savoir que quand  l’enfant souffre de malnutrition, de carence en vitamine A, le virus peut être bien plus grave, il peut rendre les gamins aveugles et, surtout, le taux de létalité grimpe. La rougeole peut tuer jusqu’à 1 enfant malade sur 4 !! C’est une maladie extrêmement contagieuse. Le virus se transmet dans l’air et chaque personne infectée peut en contaminer entre 12 et 18.

Avant la découverte du vaccin contre la rougeole en 1963, la rougeole tuait selon l’OMS 2,6 millions d’enfants par an dans le monde.

Voici l’évolution des cas de rougeole aux Etats-Unis.

Aux Etats-Unis, il y avait en moyenne 502 875 de cas de rougeole chaque année entre 1920 et 1964.. Après l’introduction du vaccin en 1963, les cas se sont effondrés ! Ils ont chuté très rapidement à quelques milliers par an jusqu’à tomber sous les 500 cas par an à partir des années 1990.

 

Cette efficacité prodigieuse des vaccins contre la variole, la polio et la rougeole vous l’avez pour plein d’autres maladies contre lesquelles on a inventé des vaccins.

Grâce aux vaccins, aux Etats-Unis, la diphtérie et la rubéole ont été éradiquées, le nombre de cas de coqueluche, des oreillons s’est aussi effondré.

Les cas d’Hépatite A ou B – ont aussi été divisés par 6 ou 7. Là encore, le vaccin est efficace, mais tout le monde n’est pas vacciné, ce qui explique qu’il reste quelques cas.

 

Éradiquer les maladies : le but de la vaccination mondiale

 

 

Commençons par la variole. En 1966, l’OMS décide d’organiser, de financer et de coordonner une grande campagne de vaccination mondiale pour éradiquer la variole de la surface du globe.

A cette date, selon les experts de cette maladie, la variole causait 10 millions de cas et plus de 2 millions de morts chaque année dans le monde.

Les résultats ont été prodigieux. En 11 ans, la maladie a totalement disparu de la surface du globe. 

 

 Depuis 1977 la variole c’est fini : on a éradiqué un des virus les plus meurtriers de l’histoire de l’humanité ! 🙂

 

Le tout dernier humain contaminé par la variole c’était en 1977 en Somalie. Enfin, il faut toutefois mentionner les deux derniers cas induits par un accident de labo en Angleterre en 1978

 

Pour la polio c’est pareil, la vaccination s’est étendue progressivement à l’ensemble de la planète.

De 1980 à 1990, la proportion de jeunes enfants vaccinés est passée de 21 à 75 % et aujourd’hui, c’est 85% des enfants qui sont vaccinés. Du coup, le nombre de cas de polio s’est effondré. Aujourd’hui, à part des petits foyers de quelques dizaines de cas au Nigeria, au Pakistan et en Afghanistan, la polio n’existe plus. On est à 2 doigts de nous débarrasser définitivement de cette maladie.

 

3ème excellente nouvelle : la rougeole suit le même chemin que la polio.

La vaccination a beaucoup progressé durant les années 80 et atteint maintenant les 85 % d’enfants immunisés contre cette maladie. Du coup, le nombre de cas s’est effondré. On est passé de 1000 cas par millions d’habitants en 1980 à seulement 28 en 2015.

 

Les vaccins ont sauvé des centaines de millions de vies

 

Des chercheurs ont essayé d’estimer le nombre de vies sauvées grâce aux vaccins : rien que l’éradication de la variole aurait sauvé entre 150 et 200 millions de vies.

Il faut ajouter les personnes sauvées par les autres vaccins que vous voyez sur ce graphique.

Sur la période 1990-2017, environ 60 millions de personnes ont été sauvées par ces vaccins.

Au total, on obtient le chiffre impressionnant d’entre 200 et 300 millions de vies sauvées par les vaccins depuis les années 80 !

Et c’est pas fini. Si on arrive à étendre la couverture vaccinale pour les quelques maladies qui restent et qu’on sait éliminer avec des vaccins efficaces et sûrs on pourrait encore sauver 1.6 millions d’enfants chaque année. C’est pour ça que la vaccination est encore au cœur des campagnes de l’UNICEF.